La Schrapzen

 

Être hybride

La Schrapzen est un personnage issu d’un récit de science-fiction écrit par Emmanuel Bing. Elle a été élaborée à partir de la découverte qu’une plante pouvait créer son propre écosystème enfermée dans une bouteille de verre. Des études ont montré qu’il était possible d’associer des gènes humains à une telle plante. L’évolution du phénomène a permis à un Maître de créer ces êtres hybrides, vivant en circuit fermé dans leur « bulle » de vériverre.

 

Le glyphe qui symbolise la Schrapzen est tiré de l'écriture mauïenne, forme d'écriture complexe, tout à la fois alphabétique, syllabique et pictographique.

 

Légende des Rois d'Or

Dans un futur lointain

 

La Schrapzen est une lointaine réminiscence de la Sorcière, et de la Grande Prêtresse de l'antiquité. Elle est à la fois un avatar scientifique, et porteuse d'un savoir très ancien, qu'elle puise dans la terre même et dans la mémoire lointaine du peuple de la horde. Elle tient le rôle magique d'une parole de vérité alors qu'il s'agit encore, pour l'humanité, de vivre un nouvel essaim, une nouvelle diaspora, de créer de nouvelles hordes.

 

Aube

Dans son cube de vériverre lentement la Schrapzen se meut. Lueur dans les veines vertes. Lueur dans les yeux. La Schrapzen Manide ouvre les yeux. Rosée du bocal. Plonger racines. Ici. Là. Morsure de l’ensoi ? Qui ici est ? Peu à peu se lève le jour. La découpe lumineuse de la fenêtre sur le sol, nette, qui s’allonge.

(Extrait du livre Le Septième Essaim, EB, à paraître)

 

Technique

Lianes végétales, bandes de plâtre, plexiglas, miroir, vidéo.

Une vidéo accompagne cette installation. 4:32.

Socle et cloche: 70 x 70 x 70 cm

EBSB - 2015

être hybride moitié femme

moitié plante

dotée d'énergie et d'intelligence

qui peut communiquer à distance

en se servant

des fils ténus de matière noire

résiduels dans l'espace proche

 

ce qui sourd en elle

ineffable

 

la Schrapzen tient rapport

à l'angoisse

 

il n'y a pas d'autre issue que d'être

une vie qui brûle au monde

sous le regard de ce qui est

la vie même

comme un feu loin

 

elle puise sa force et son feu

de l'intérieur du monde

elle est la modalité

l'efflorescence même

de l'alchimie du monde

 

plante sorcière née des essais

et des manipulations

d'une humanité limite

au bord du goufre du temps

 

elle sait toujours sous son regard

qui vous êtes profondément

elle sait toujours

ce que vous êtes dans l'univers

et ce que vous représentez

dans la structure du monde

 

et selon ce que vous êtes

elle saura vous aider

ou elle saura vous détruire

 

 la Schrapzen tient rapport

à l'angoisse

et n'est animée d'autres affects

que le vivre, sa seule urgence

 

il n'est pas d'autre issue

que d'accepter tout ce savoir en soi

que d'accepter d'être

une vie qui brûle au monde

 

dans la patience alchimique

qui nous arme en conscience

contre les désastres

contres les âmes perdues

contre les émissaires de mort

et les violences

 

toujours le vivant persiste

résiste aux déserts de sens

et la Schrapzen est là

qui veille sur le souffle de vie

 

 

EB