Le stationnaire

 

Arbre de vie

 

Le Temple, à l‘état de ruine pose la question du sacré, du lieu et de la limite, du seuil.

Les nids évoquent l’inévitable renaissance. Ce qui persiste. La vie. Ce et ceux qui font vivre le temple et que le temple fait naître. Les nids sont stationnaires au-dessus du temple et tournent lentement sur eux-mêmes.

 

 

Technique

 

EBSB, 2012

Poids total: 14kg.

Dimension : 1,5m3 au sol, 2,5m (hauteur).

Lianes, argile, fleurs séchées, feuilles d’acacia, six miroirs.

 

 

Des âmes et des ombres

 

 

Au-dessus des ruines d’un temple ancien, le Temple du passage, tourne lentement sur elle-même une complexe structure, branches et lianes flottant dans le ciel, porteuse d’âmes mortes et à naître. On sent dans l’air et le vent, dans le souffle du soir, la fraîcheur de l’automne, les odeurs de feuilles mortes ; on entend le bruissement de la vie alentour ; tout l’univers est doré d’orange et d’ocre ; il n’y a pas d’impatience, rien peut-être que le silence de l’attente dans le bruissement du vivre ; lentement tourne le stationnaire au-dessus du temple ; on y donnait autrefois des rituels de passage, funérailles, naissance, basculement dans l’âge d’homme ou de femme.

 

Une veilleuse est à la proue, femme secrète et impossible, elle veille et scrute, elle est la veilleuse de l’avenir. Le peuple de la horde a abandonné les paysages anciens, et les vieux temples blancs tombent en ruines, tandis que sous les lourdes pierres noires gravées de clefs et d’insignes maintenant indéchiffrables, gisent les Rois d’Or.

 

Les trinitaires blancs sont les symboles de la stabilité : pierres votives creusées de trous, visagéité et signe du mystère.

 

Ombre d’ombre pour le monde, ci-gisent les Rois d’Or, sous les lourdes pierres noires abandonnées aux feuilles mortes, et personne ne sait encore où ils sont, qui ils sont, pourquoi ils dorment.

 

« On saura qu’il s’agit ici sans doute des tombeaux de la IVème dynastie, ou de certains d’entre eux. On y retrouve le tombeau de Hàn Dùdu, reconnaissable aux deux clefs semblables gravées sur la pierre noire. Hàn Dùdu fut un des Rois d’Or les plus durs de la quatrième dynastie. Il fit enfermer de nombreux membres de sa famille, dont son épouse Si Irdys et ses trois filles. On ne sait pas ce qui a poussé le Roi dans cette férocité qui allait contre le Dogme ; peut-être a-t-il été empoisonné par un dérivé du yotal, la drogue des temps anciens et des temps futurs. Peut-être a-t-il été envahi par une crise paranoïaque. Il semble qu’il ait été assassiné, mais le décryptage des tablettes n’a pas permis de l’établir avec certitude.

Les autres rois sont moins connus. On sait très peu de choses de Najdahraj, qui semble avoir régné 14 ans de manière paisible. Najdanassar a lui eu son heure de gloire, et son nom s’est répandu dans les siècles.

L’un des rois les plis connus reste néanmoins mystérieux : Han Hator et ses travaux secrets de type magique et diasophique. La tombe de Han Hator semble avoir été retrouvée vide, une partie du tombeau a été pillée. Personne n’a trouvé, à ce que nous en savons aujourd’hui, l’entrée des salles secrètes et secondaires. »

 

Le livre des arbres, parchemin hiératique de la ville d’Urr. 8ème siècle.

 

Ombre d’ombre pour le monde, gisent les Rois d’Or, dans l’ombre des morts, gisent les Rois d’Or, sous les lourdes pierres noires abandonnées aux feuilles mortes, et personne ne sait encore où ils sont, ni qui ils sont, ni pourquoi ils dorment.

 

EB